Les risques opératoires

Toute intervention chirurgicale doit être discutée en fonction des bénéfices et des risques. Il est important d’être informé de manière claire, loyale, appropriée et exhaustive pour pouvoir prendre une décision avec vos différents médecins. Le risque 0 en chirurgie n’existe pas.

  • Risques généraux.
    • Anesthésie générale.
    • Problèmes de cicatrisation.
    • Risque infectieux.
    • Hémorragies.
    • Phlébites et embolies pulmonaires.
    • Compression de la peau, des nerfs, des vaisseaux lors de l’installation.
    • Lié aux antécédents du patient et à son état général pouvant favoriser la survenue de complications graves et à l’extrême mortelles.

Ces complications générales peuvent se retrouver pour toutes interventions chirurgicales et sont variables d’un patient à l’autre. Elles vous seront signifiées le cas échéant par le chirurgien et l’anesthésiste.

 

  • Risque de la technique chirurgicale.
    • L’erreur de niveau:

Vous n’avez pas été opéré au bon niveau ou vous présentez une particularité anatomique qui peut induire une erreur. Afin de minimiser ce risque, il est impératif de ramener toutes vos imageries (scanner, IRM, radios, …) sans chercher à faire le tri vous-même.

Le chirurgien procèdera également à des radiographies pendant l’opération pour éviter cette erreur de niveau.

  • Les risques neurologiques (surtout abord postérieur) :

C’est le risque de paralysie d’un ou des 2 membres inférieurs. Cette paralysie peut être partielle ou complète et ne toucher qu’une partie ou la totalité du membre.

Leur récupération est variable.

Un syndrome de la queue de cheval (incontinence urinaire, anale, impuissance, anesthésie des organes génitaux et du périnée) peut également apparaitre dans de rares cas (1≤1000).

Ces risques de paralysie sont graves, mais restent très rares. Ils nécessitent souvent une nouvelle intervention chirurgicale en urgence surtout s’il existe un hématome.

Ces risques neurologiques sont encore plus rares lorsque l’on utilise un abord antérieur ou latéral, car il n’existe pas de manipulation des nerfs dans ce type de chirurgie.

  • Les fuites de liquide céphalo-rachidien :

Dans le canal vertébral les nerfs sont entourés par les méninges qui contiennent le liquide céphalo-rachidien. Lors de l’accès au canal vertébral, il peut survenir une brèche dans ce fourreau avec issu du liquide céphalo-rachidien. Dans la majorité des cas des points de suture et l’utilisation de colle biologique suffisent à l’étanchéité.

Dans le cas contraire la cicatrice peut fuir après quelques jours avec un risque minime de méningite et nécessite une nouvelle intervention en urgence.

Dans le cas des abords antérieurs et latéraux, il n’existe pas de manipulation de cette poche, ce qui rend ce risque extrêmement rare.

  • Infectieux :

Plusieurs types d’infection sont possibles.

  • Superficielle, au niveau de la peau qui se traite par des soins locaux.
  • Plus profonde, au niveau de la graisse ou des muscles. Un nettoyage local est parfois nécessaire par une nouvelle intervention. On y associe souvent un traitement antibiotique et les séquelles sont exceptionnelles.
  • Au niveau du disque et de l’os (spondylodiscite). Elle est rare (2/1000) et peut laisser des séquelles à type de lombalgies chroniques. Le traitement consiste à donner des antibiotiques pendant 6 semaines à 3 mois.
  • Au niveau des méninges, cette complication est très rare, mais est la plus grave, elle provoque une méningite. Dans certains cas l’infection peut se généraliser et donner une septicémie qui peut être très grave, voire mortelle.
  • Risque de malposition du matériel :

Dans l’abord postérieur, lors de la mise en place des vis, il peut être réalisé une erreur de trajectoire. Il existe alors un risque neurologique, un risque de fuite de liquide céphalo-rachidien et un risque pour les gros vaisseaux plus important. Le risque de malposition est faible (6%) et souvent sans conséquence.

Si la vis n’est pas dangereuse pour les structures proches ou ne compromet pas la stabilité du montage (majorité des cas), il n’y a pas besoin d’une nouvelle intervention pour la repositionner.

Dans le cas contraire une nouvelle intervention est nécessaire.

Le chirurgien pour diminuer ces risques de malposition utilisera des radiographies pendant la chirurgie pour vérifier la trajectoire des vis.

Il a également été décrit des lésions des gros vaisseaux sanguins en avant de la colonne vertébrale lors de la pose de cage par voie postérieure (extrêmement rare).

Dans le cas de l’abord antérieur, le matériel est posé sous contrôle visuel et le risque de malposition est rare.

Dans le cas des prothèses, le chirurgien posera celle-ci sous contrôle de radiographies pendant la chirurgie pour s’assurer de sa bonne position. Une prothèse mal centrée peut faire réapparaitre des douleurs.

  • Risques vasculaires :

Dans le cas des abords postérieurs, le risque de lésion des gros vaisseaux de l’abdomen (aorte, veine cave) survenant lors de l’excision du disque de la mise en place de la cage peut exister, mais reste exceptionnel.

Une plaie de ces vaisseaux peut entraîner une hémorragie gravissime pouvant être mortelle. Lors du même geste une plaie des viscères a été décrite.

Dans l’abord latéral et surtout dans l’abord antérieur, on réalise une manipulation des gros vaisseaux sanguins (aorte, veine cave). Il existe donc un risque de lésion de ces vaisseaux et d’hémorragie importante, voire mortelle. Ces lésions restent rares et peuvent être contrôlées par des points de suture.

  • Risques digestifs :

Lors de la manipulation des intestins pendant les abords antérieurs et latéraux, il peut être fait une plaie qui nécessite une suture avec un risque supplémentaire d’infection (contact avec les excréments).

Il existe également un risque d’éventration avec un risque de hernie des intestins qui nécessite souvent une nouvelle intervention chirurgicale.

  • Risques sexuels :

Dans l’abord antérieur, lors de l’ablation du disque, des nerfs à destination des organes sexuels peuvent être abîmés.

Chez l’homme, cela peut entrainer une éjaculation rétrograde (éjaculation vers la vessie et non vers l’extérieur) et donc une stérilité. Ces troubles sont régressifs dans la plupart des cas et sont devenus exceptionnels avec les techniques de chirurgie moderne.

Chez la femme l’atteinte de ces nerfs donne une sècheresse vaginale qui peut également être régressive ou non, mais ne compromet pas la fertilité.

  • Risques exceptionnels :
    • Des paralysies au niveau des bras peuvent survenir lors de l’installation.
    • Une compression du globe oculaire lors de l’installation peut donner une cécité définitive.